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lundi 1 juillet 2013

Oliver Bell : "Nestlé Nigeria est l’une des sociétés en forte croissance"

Oliver Bell a été responsable des marchés émergents jusqu’en 2011 pour Pictet et il gère le fonds Middle East & Africa Fund de T. Rowe Price depuis 2011.

Oliver Bell a été responsable des marchés émergents jusqu’en 2011 pour Pictet et il gère le fonds Middle East & Africa Fund de T. Rowe Price depuis 2011. La moitié des placements est investie au Moyen-Orient et l’autre en Afrique, au sein d’une région dite MENA. Depuis son arrivée, la performance du fonds atteint 19%, contre 11% à l’indice de référence. (avril 2013).

Le Temps : Comment les actions africaines sont-elles touchées par le changement de politique de la Fed ?

Oliver Bell : L’impact sera différent dans chacun des 65 pays étudiés. Au total, l’effet sera assez neutre. Les pays ayant une balance courante déficitaire souffriront davantage que les autres. C’est le cas de l’Afrique du Sud. Le rand a d’ailleurs sensiblement baissé depuis un an. Par contre, l’impact pourrait être positif pour les pays du Golfe (dits GCC), avec une monnaie liée au dollar américain.

– La région est très hétérogène. Quels marchés d’actions préférez-vous pour l’instant ?

– Nous aimons beaucoup les pays du Golfe comme l’Arabie, les EAU, le Qatar, Oman et, en Afrique, nos préférences vont au Nigeria, au Kenya, et à la Zambie. En Afrique du Sud, nous sommes prudents pour le pays, mais très intéressés par diverses entreprises bien gérées offrant une exposition au reste de l’Afrique.

– Comment résoudre le problème de liquidité de la plupart de ces marchés ?

– Nous combinons deux pôles de liquidité, l’Afrique du Sud et l’Arabie saoudite, qui représentent environ 60% du fonds, que nous considérons comme des coussins de liquidité et investissons ensuite au sein des autres pays. Dans le GCC, la liquidité s’est fortement accrue ces derniers mois, par exemple dans les Emirats arabes et au Nigeria. Je pense que la liquidité va s’accroître sous l’effet des investisseurs locaux. Ceux-ci sont intéressés à passer des obligations vers les actions.

– La performance des actions n’est pas nécessairement corrélée au PIB. Comment éviter ce problème ?

– Nous ne sommes plus dans le contexte d’avant la crise où les placements se faisaient sans grand discernement dans ces régions. Aujourd’hui, l’évaluation est sans doute meilleur marché que dans les autres marchés émergents et probablement que le reste du monde. Le rendement des fonds propres et du dividende est supérieur aux autres marchés.

– Comment l’industrie des fonds de placement s’est-elle comportée dans cette région durant la crise ?

– Avant la crise, beaucoup de fonds sur la région MENA, ne dépassaient pas 20 millions de dollars et ont dû fermer. L’assèchement de la liquidité a également incité les fonds en actions internationales à se retirer de cette région. Nous assistons actuellement à un regain d’intérêt, ainsi qu’en témoignent nos 350 millions de dollars sous gestion. Avec notre taille, nous sommes en mesure d’accueillir les fonds institutionnels.

– Est-ce que le ralentissement des grands pays émergents (BRIC) va durablement profiter aux marchés dits frontières ?

– Le changement est structurel. L’écart de croissance est manifeste. Dans un contexte de stagnation en Europe, beaucoup de talents retournent dans leur pays d’origine. Le dynamisme est immédiatement perceptible sur place. Il s’accompagne d’une plus grande stabilité économique et politique. C’est une plateforme idéale au développement des entreprises.

– T. Rowe Price est réputé pour sa sélection de titres. Quels sont les Nestlé de la région MENA, associant solidité et croissance ?

– A l’image de Nestlé Nigeria, les filiales de multinationales occidentales offrent ces caractéristiques. Nestlé Nigeria est une société en forte croissance au sein du groupe de Vevey. Nous sommes assurés de la gouvernance d’entreprise de Nestlé et d’une forte croissance. En outre Nestlé Nigeria n’offre qu’une seule des huit catégories de produits du groupe au Nigeria. Une autre piste est offerte par le leader de la téléphonie mobile au Kenya (Lebara). C’est la technologie préférée des épargnants. Il y a davantage d’argent dans le «mobile banking» que dans les succursales de banques. Sa popularité traduit la confiance de l’épargnant à l’égard de sa sécurité. Le système bancaire est très solide dans le MENA, par exemple dans le Golfe.

– Les marchés sont en phase de correction. Faut-il acheter maintenant ?

– Il y a un double écart qui doit être pris en compte par ces marchés. Leur croissance est plus forte et leur évaluation meilleur marché. Le soutien à ces marchés est pluriannuel. Le rendement du dividende de la région est de 4,5%, contre 3% pour l’ensemble des émergents. Le multiple des bénéfices est de 10,5 fois, contre 18 fois pour l’Amérique latine et l’Asie 14 fois.

(Emmanuel Garessus - LeTemps.ch - 01/07/13)