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mardi 7 décembre 2010

Les matières premières profiteront du rebond de l’activité économique mondiale

(Entretien avec Evy Hambro, gérant du fonds BlackRock World Mining)

À la traîne en 2010, le pétrole pourrait progresser grâce à la reprise de la demande. Le potentiel de hausse de l’or demeure important. Surtout, il faut miser sur les ressources dont l’offre est limitée par des contraintes structurelles

Force est de constater que la croissance vigoureuse des économies émergentes sera un facteur essentiel de l’évolution de la demande en matières premières. La part des économies chinoises et indiennes (proche de 20%) devrait encore grossir à long terme. Les tendances de fond, notamment démographiques, vont stimuler la demande en «commodities». Il sera donc crucial de savoir identifier les matières premières qui seront nécessaires à ces économies et de connaître les volumes qu’elles possèdent et exportent. La Chine est le premier consommateur mondial de matières premières, à l’exception du pétrole. Selon le consensus des prévisionnistes, la croissance du pays devrait s’établir entre 8 et 10% en 2011. A court terme, le prochain Plan quinquennal des autorités chinoises va avoir une influence importante sur les marchés des matières premières. A plus long terme, son incidence sera considérable. Dans un contexte de poursuite du rebond de l’économie mondiale, nous tablons pour 2011 sur une demande accrue en matières premières.

Si les médias se sont surtout intéressés à l’or cette année, d’autres métaux ont évolué de manière intéressante. Le rebond marqué de l’activité industrielle s’est traduit par une hausse sensible des cours de l’argent et du cuivre, avec des progressions de 41% et 12% respectivement, selon Datastream. Depuis la crise financière, l’offre de certains métaux est repartie à la hausse grâce au rebond de la demande. Pour d’autres, en particulier le cuivre, l’augmentation de la production a été plus difficile. Plusieurs facteurs structurels pèsent sur l’offre: l’augmentation des exploitations minières en sous-sol, l’extraction accrue dans des gisements de minerai dont la teneur en cuivre est plus faible et l’instabilité politique dans certains pays comme la République démocratique du Congo. Les perspectives de l’offre sont donc limitées, alors que la demande industrielle a entamé un rebond (le cuivre est un composant essentiel des infrastructures électriques et des biens de consommation durables) et qu’apparaissent un déficit et un assèchement des stocks. Le cours du métal rouge va donc probablement s’inscrire en hausse.

L es dynamiques du marché du charbon à coke ont également beaucoup évolué. Gros exportateur jusqu’en 2009, la Chine est aussi devenue aujourd’hui l’un des principaux importateurs. En 2004/2005, la tonne de charbon à coke coûtait environ 50 dollars; aujourd’hui, elle est proche de 200 dollars. Alimentée par l’embellie de la croissance mondiale et de la production industrielle, la production d’acier sera probablement l’un des catalyseurs de la demande en charbon à coke en 2011.

A la traîne du rebond des matières premières en 2010, le pétrole continue, quant à lui, à évoluer entre 60 et 80 dollars le baril. La demande en pétrole a chuté pendant la crise, et le redressement progressif qui a suivi a été absorbé par les stocks abondants et les capacités inutilisées de l’OPEP. Et, à quelques reprises, le prix du baril est sorti du canal susmentionné, en raison de l’accès de faiblesse du billet vert. La demande mondiale a augmenté de 2,7% au premier semestre 2010, selon l’Agence internationale de l’énergie. Cette dernière estime que la croissance de la demande sera supérieure à celle de l’offre (hors OPEP) de 1,4 million de barils par jour en 2010, ce qui réduira les stocks et les capacités de production inutilisées de l’OPEP. Les marchés émergents jouent un rôle majeur dans cette croissance de la demande. Les économies développées ne sont pas en reste. Il est peu probable que la production nouvelle puisse absorber ces besoins accrus, qui devraient propulser le prix du pétrole à la hausse au cours des 12 à 24 mois à venir. Les analystes les plus optimistes prévoient un baril à plus de 100 dollars. Confrontés à cette tendance haussière des prix de l’énergie, les Etats ont un besoin impératif de sécuriser leurs sources d’approvisionnement. Les investisseurs vont probablement se recentrer sur le marché des nouvelles énergies.

L’ or n’a eu de cesse de battre des records. Lors du Forum sur l’or de Denver, où se sont réunis les représentants du secteur aurifère en septembre, l’idée la plus répandue était celle d’un important potentiel haussier. Gardons à l’esprit qu’une appréciation du dollar, une hausse des taux d’intérêt ou un rebond de l’économie mondiale plus marqué que prévu pourrait remettre en question ces prévisions. Après une analyse approfondie, on ne peut que constater que les facteurs à l’origine du rebond des cours de l’or sont loin de disparaître. Si les grandes devises se sont affaiblies et que l’incertitude demeure au sujet de la pérennité du rebond de l’économie mondiale, les investisseurs continuent à considérer l’or comme un «actif refuge».

Traditionnellement, les Etats sont d’importants fournisseurs du métal précieux ; mais cette année, ils pourraient devenir des acheteurs nets. Certains pays émergents ont annoncé une augmentation de leurs avoirs en or dans leurs réserves de change en 2010. Les ETF sur l’or et la demande en bijouterie, en particulier des classes moyennes chinoises, apportent également un soutien non négligeable. Si l’on ajoute à cela l’incapacité du secteur minier à augmenter la production d’or (le pic de production des mines est intervenu en 2001) et l’offre très faible des banques centrales, tout porte à croire que le prix du métal jaune est dans une tendance haussière à long terme.

La poursuite et le rythme du rebond économique dans les pays développés et émergents seront essentiels pour déterminer les catalyseurs des marchés des matières premières en 2011. Bien que les fondamentaux de la demande de nombre d’entre elles restent incertains, nous restons optimistes à l’égard de celles dont l’offre est limitée par des contraintes structurelles. Ce contexte devrait créer des opportunités intéressantes pour les investisseurs en 2011.

(le Temps - 06/12/10)

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