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mardi 30 novembre 2010

Sur les places émergentes se cachent des sociétés de niche, à fort potentiel

Gérant d’un fonds spécialisé dans les places émergentes au sein de la maison parisienne Carmignac, Simon Pickard investit dans des actions émergentes issues de petites et moyennes capitalisations du monde entier. Le fonds, qui gère près de 280 millions d’euros d’actifs, privilégie une approche «bottom-up» [ndlr: choix des titres démarrant par l’analyse de chaque entreprise] afin d’identifier les meilleures opportunités de croissance qui apparaissent dans ces pays en plein développement.

Le Temps: Qu’est-ce qui vous attire dans les marchés émergents ?
Simon Pickard: Cet univers est encore peu couvert par les analystes. On découvre beaucoup de petites valeurs relativement bon marché lorsque l’on étudie les marchés indien et chinois. Jyoti Structures, une société indienne qui fabrique des infrastructures pour l’électricité, apparaît comme un bon exemple. De plus, sur ces marchés, il existe de nombreuses valeurs moyennes qui sont axées sur une croissance domestique, l’un des thèmes que nous recherchons sur le long terme. Près des 70% de notre fonds sont investis dans le secteur de la consommation domestique – qu’elle soit cyclique ou non cyclique –, immobilière, financière ou même industrielle. Le reste est réparti parmi des sociétés orientées sur la croissance mondiale.

– Quel est l’intérêt de prendre le parti du développement de la consommation de ces pays ?
– Sur ces marchés, les produits de marque sont souvent assez chers. En revanche, il existe des marques de plus petite envergure – de second rang en quelque sorte – qui sont plus attractives en termes de prix. Et qui ont le potentiel de devenir des grandes entreprises. Regardez Genomma Lab, qui vend des génériques au Mexique. Dans ce pays, il y a peu de médicaments à bas prix et un fort potentiel d’acheteurs qui en ont besoin. Ou encore Sa Sa, une sorte de petit Sephora, qui vend des produits cosmétiques plus abordables pour la classe moyenne chinoise. Nous cherchons ce genre de sociétés qui commercialisent des produits dont la population a besoin. Nous privilégions ces sociétés plutôt que celles qui vivent grâce à leurs exportations vers les pays développés. L’apparition et l’enrichissement d’une classe moyenne offrent de nouvelles opportunités dans des secteurs comme les banques, la construction immobilière, la distribution, les loisirs.

– Quels sont vos pays favoris ?
– Le Sri Lanka est intéressant car il vient de sortir de 25 ans de guerre civile. La Papouasie-Nouvelle-Guinée, l’Argentine, la Mongolie ou encore le Qatar possèdent aussi des entreprises intéressantes. Nous détenons ainsi des titres d’une société de mines de charbon en Mongolie, South Gobi, qui est en plein développement, car elle représente une source de minerai pour la Chine.

– Quelle est la répartition géographique des investissements du fonds ?
– Nous possédons près de 70 t­i­tres diversifiés. 45% sont représentés par des sociétés situées entre le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. 20% sont investis dans des pays plus traditionnels comme la Corée ou Taïwan. Le reste est réparti sur des marchés «frontières» [ndlr: les plus «jeunes» des marchés émergents].

– Comment s’organise votre processus d’investissement ?
– Notre méthode est mixte. Nous voyageons énormément sur le terrain pour sélectionner des valeurs à fort potentiel, toujours en pratiquant une diversification géographique et sectorielle. En parallèle, nous avons une approche très macroéconomique gérée par une équipe de vingt personnes.

– Quelle est la performance de votre fonds cette année ?
– Sa performance est supérieure à ceux de sa catégorie. Le fonds résiste mieux aux soubresauts des marchés car nous avons un tiers des valeurs relativement défensives et très peu volatiles.

– Quelles sont vos prévisions quant à l’évolution des places dites émergentes ?
– Si les bourses mondiales restent sous pression, elles ne s’envoleront pas. En revanche, à long terme, elles pourraient tirer leur épingle du jeu. Avec leur niveau de croissance économique – et celui des taux d’intérêt –, ces nouveaux marchés vont continuer de croître et de créer du crédit. Contrairement aux pays développés.

(Simon Pickard - LeTemps - 21/06/10)

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