Présentation

Bonjour à tous ! Merci de vous arrêter un instant sur mon blog financier...
Vous pouvez y découvrir le suivi de mon portefeuille boursier, un portefeuille réel géré seul depuis 2006. Mes investissements pour le très long terme sont réalisés à travers une sélection de fonds de placement (aussi appelés OPCVM ou Sicav).
Pour consulter les lignes précises du portefeuille, allez dans les menus sur la colonne de droite, puis à la rubrique "Mon portefeuille".
En plus de vous tenir au courant de l'évolution de ce portefeuille, je serai amené à poster des commentaires sur mes idées du moment, des articles que je trouve intéressant... etc. N'hésitez pas à laisser vos commentaires, suggestions ou questions.

jeudi 24 avril 2008

Portefeuille : Renforcement


Chisinau (Moldavie)

Mon investissement pour le mois d'avril s'effectue cette semaine sur le fonds East Capital Balkan ; je décide de renforcer la poche Europe de l'Est, les indices ayant de nouveau pas mal baissé.
Il est clair que cela peut encore baisser davantage mais c'est de ce côté de l'Europe que la remontée sera rapide et forte.
J'ai le sentiment que petit à petit les pays d'Europe de l'Est s'en sortent grâce à leur demande intérieure en forte hausse ces dernières années et la décorrélation avec le reste du monde devient moins forte. Bien sûr il y a encore beaucoup de divergences selon les pays et il est difficile de savoir sur lesquels investir... c'est pour cela que je fais confiance à East Capital pour répartir géographiquement mon investissement !

mercredi 23 avril 2008

Info fonds : Moneta Micro Entreprises

Voici un entretien avec R. Burnand, gérant chez Moneta Asset Management, tiré du JDF du 19 avril (propos receuillis par Joël Antoine).

« Les paris macroéconomiques sont souvent aléatoires »

Estimez-vous que la baisse sur les petites et moyennes capitalisations est exagérée ?

Tout d'abord, il faut remettre en perspective la baisse commencée l'été dernier .
Elle atteint 33 %, mesurée par l'indice Small 90, mais les cours avaient triplé depuis 2003. Leur progression depuis cette date représente encore un doublement par rapport à ce qui était le plus bas du cycle boursier précédent. Actuellement, les cours prennent en compte un risque assez important de mauvaises nouvelles, ce qui nous rend confiants sur les niveaux atteints en Bourse.

Les chefs d'entreprise sont moins pessimistes que la Bourse. Qui a raison ?

Nous sommes dans une phase de très net ralentissement de la croissance économique aux Etats-Unis, et il peut s'étendre au Royaume-Uni et en Espagne avec la crainte d'une propagation au reste de l'Europe. La plupart des chefs d'entreprise n'en voient pas encore l'effet dans leurs carnets de commandes tandis que les financiers essaient d'anticiper ce qui se passera dans un an. Ils prennent en compte la baisse du dollar, la hausse du pétrole, la restriction du crédit bancaire, qui sont trois éléments défavorables à l'activité économique.

Comment expliquez-vous la résistance de vos fonds Moneta Micro Entreprises et Moneta Multi Caps, en ce début d'année ?

Nos fonds ont baissé de près de 10 % depuis le début de l'année alors que les indices ont perdu 15 %. Nous avons donc été en partie épargnés. Cette résistance vient de ce que nous avions peu de valeurs financières en début d'année et, en outre, nous avions privilégié des sociétés peu ou pas endettées. Nous sommes des sélectionneurs de valeurs et achetons les actions au cas par cas. Nous passons beaucoup de temps à analyser les sociétés et leurs parties prenantes, à nous forger une opinion sur leurs stratégies et leurs produits. Nous apportons plus de valeur ajoutée en observant ce qui se passe dans la vraie vie économique des entreprises. Nous prenons en compte la vision macroéconomique, mais nous ne voulons pas y passer trop de temps car les paris macroéconomiques sont souvent aléatoires.

L'évolution de la Bourse vous conduit-elle à modifier l'importance de certains critères financiers dans votre jugement sur les valeurs ?

Oui, il faut être pragmatique et s'adapter au marché. En 2003, les investisseurs avaient horreur des sociétés endettées. En 2005 et en 2006, c'était l'inverse car l'endettement apporte un effet de levier favorable à la croissance des bénéfices. Et, cette année, les sociétés endettées recommencent à être délaissées. C'est l'anticipation de ce mouvement qui nous a conduits à sélectionner des entreprises à trésorerie excédentaire et qui sont aujourd'hui en situation de réaliser des opérations de croissance externe dans des conditions favorables.

mardi 22 avril 2008

Info fonds : Performance Environnement International



Voici une interview du 21 avril de Nicolas Rochon, co-gérant du fonds Performance Environnement (interview du journal Le Temps).
Le fonds que je possède en portefeuille est le petit frère Performance Environnement International, donc les réponses sont en rapport...

L'environnement est sous pression et sa préservation est une industrie de croissance. Le fonds Performance Environnement de la société parisienne Financière de Champlain investit dans ce domaine. Il s'articule autour de trois thèmes, l'eau, les déchets et les énergies alternatives, explique un de ses cogérants, Nicolas Rochon.

Le Temps : Quels sont les moteurs de performance de ces thèmes ?

Nicolas Rochon : L'eau et le traitement des déchets sont basés sur l'explosion démographique et l'urbanisation, dans les pays émergents comme la Chine. La nécessité d'apporter de l'eau potable aux habitants devrait permettre aux leaders de l'industrie de croître de 10 à 15% par an. La problématique des déchets ménagers est similaire. Par exemple, les Américains en produisent 755 kilos par an, les Européens 450 kilos et les Indiens 150 kilos: ces derniers vont rejoindre le niveau occidental. Il faut donc collecter, traiter et valoriser ces déchets. Nous tablons sur une croissance de plus de 15% par an. Dans les énergies alternatives, en plus du réchauffement climatique et de la hausse des prix des énergies fossiles, il y a la volonté de pays émergents de réduire leur dépendance énergétique. La Chine est un des pays les plus dynamiques dans l'énergie solaire. Celle-ci est encore trois fois plus chère que les énergies traditionnelles, mais la productivité s'améliore et les coûts de production devraient rejoindre ceux des énergies fossiles vers 2015, ce que l'on appelle la parité. Ce secteur offre un potentiel de croissance gigantesque, au moins 40% par an sur les dix prochaines années.

- La production de cellules solaires est polluante. Que pensez-vous du bilan environnemental ?

- Les voix divergent, mais pour 95% des études, il est positif. De plus, des efforts importants sont faits dans le recyclage des cellules et nous sommes convaincus que les risques de pollution signalés chez certains fabricants seront résolus dans les prochaines années. Par ailleurs, notre intérêt pour la préservation de l'environnement nous a conduits à éviter les biocarburants, dont l'apport est contestable de ce point de vue.

- Qu'en est-il des piles à combustible, du nucléaire et des éoliennes ?

- Les piles à combustible sont intéressantes, mais nous restons à l'écart de ce secteur car nous n'avons pas encore de visibilité sur les gains technologiques et sa possibilité de rentabilité. Le nucléaire n'est pas une solution viable: aujourd'hui, il y a des problèmes avec le pétrole, et demain il y en aura avec l'uranium. Il y a aussi le problème des déchets. Quant à l'énergie éolienne, elle nous intéresse. Elle a un potentiel de croissance de 20 à 30% sur les cinq à dix prochaines années. Cependant, nous sommes sceptiques sur le long terme. Le potentiel de gains de productivité dans ce domaine est beaucoup plus faible que dans le solaire.

- Quels sont vos titres préférés ?

- Citons deux exemples dans le solaire. La société allemande Solar Millenium est associée à de grands projets de centrales thermiques aux Etats-Unis et au Moyen-Orient. L'autre est l'américaine First Solar. Sa valorisation est certes trop élevée, mais sa technologie très avancée. Cependant, il faut faire très attention aux ruptures technologiques. C'est pourquoi nous investissons d'abord dans les sociétés qui sont actives dans la distribution ou l'exploitation. Elles vont bénéficier de la croissance des marchés et des incitations données par la réglementation, tout en étant à l'abri des risques technologiques.

Dans la gestion des déchets, il y a Biancamano, qui va bénéficier de la concentration du marché italien, avec un potentiel de croissance d'au moins 30% sur les cinq prochaines années. Au niveau du traitement de l'eau, citons des valeurs comme la société anglaise Hydro International ou le leader mondial de l'eau, la française Veolia (VIE.PA) Environnement.

- Comment le portefeuille est-il construit ?

- Nous cherchons des sociétés en croissance, et qui offrent une bonne visibilité au niveau des résultats futurs. Nous voulons aussi maîtriser la volatilité et le portefeuille est très diversifié, avec 80 à 100 lignes différentes.

- Qu'avez-vous fait ces derniers mois ? Y a-t-il eu des retraits ?

- Nous avons dû faire face à des rachats, qui représentent 10 à 15% du fonds. Cependant, nous nous étions allégés sur les énergies alternatives vers septembre 2007 et nous avons recommencé à les repondérer vers la mi-février. Dans un contexte de récession aux Etats-Unis, les valeurs liées à l'environnement sont défensives. Moins de 3% du portefeuille a déçu sur ses résultats 2007. C'est-à-dire que plus de neuf entreprises sur dix ne sont pas perturbées par les menaces de crise économique et de récession.

lundi 14 avril 2008

Aide : dix clés pour investir en fonds


Voici un article du 30 janvier 2008 tiré du journal Le Temps : (auteurs : Myret Zaki et Jean-Pascal Baechler)

Le choix de bons fonds de placement n'est pas une chose aisée. L'investisseur moyen ou peu sophistiqué aura avantage à écouter son conseiller, ne serait-ce que pour savoir quelle part accorder aux obligations, aux actions, voire aux matières premières, aux métaux précieux ou aux fonds alternatifs. Mais chacun aura aussi intérêt à procéder à quelques contrôles supplémentaires sur les produits qui lui sont proposés. Ce n'est pas simple et cela prend du temps, mais en dix points, voici comment procéder. La méthode n'est pas parfaite, mais évitera de n'acheter que des produits médiocres. A l'intention de ceux qui veulent pousser l'exercice plus loin, la page 10 explique comment les professionnels de la gestion de fortune sélectionnent des fonds.

1. Le scénario est-il crédible ?

Un produit financier est un moyen de profiter d'un développement économique. Le scénario sur lequel le fonds s'appuie est-il crédible? Est-il aussi une tendance à long terme, qui survivra aux cycles économiques? Cela ne mettra personne à l'abri d'erreurs, mais au moins, les conséquences seront limitées. Préserver son capital est plus important que la performance. Ceux qui ont investi dans la nouvelle économie devraient l'avoir compris. En finance, céder au rêve est un bon moyen de perdre de l'argent. Cependant, entre le rêve et la réalité, la frontière est parfois ténue. L'avènement d'Internet n'a pas créé de «nouvelle économie», où les sites web aboliraient la réalité de la gestion des stocks des entreprises. Mais il a quand même profondément changé la manière dont celles-ci fonctionnent.

Que faut-il penser des modes d'aujourd'hui: essor de la Chine et des autres marchés émergents, développement des énergies renouvelables et progrès technologique? Il s'agit de phénomènes liés plus ou moins directement à la globalisation, un mouvement de fond à long terme. Miser sur ces thèmes n'est pas insensé. Mais certains ne tiendront pas leurs promesses tandis que d'autres verront des baisses de cours très substantielles sur le court terme. Diversification et pensée à long terme sont les meilleures protections.

Le conseil de l'expert

«Les nouveaux marchés sont en général plus volatils, car peu liquides. Donc il y a un risque à court terme de violentes corrections. Mais si l'investisseur ne veut pas rater des opportunités de performances supérieures, il doit accepter un risque de liquidité et de volatilité.» Daniel Glasner, Conseiller financier indépendant chez Action Finance à Genève et membre de la Convention of Independent Financial Advisors (CIFA)

2. Comment le fonds se compare-t-il à son indice ?

Avant d'acheter un fonds, il faut le comparer à son indice de référence. Une comparaison à long terme, si possible cinq ou dix ans, de la performance par rapport à son indice de référence donne une première indication sur la qualité de la gestion. Un coup d'œil au graphique figurant sur la fiche du fonds est la manière la plus simple de procéder. Si le produit sous-performe systématiquement son indice, il n'est pas un bon choix.
Mais attention, cette comparaison simple n'est pas toujours possible et il faut éviter quelques pièges. En premier lieu, si les titres du fonds produisent des dividendes ou des coupons qui sont distribués alors que l'indice de référence suppose un réinvestissement, une comparaison directe n'a plus de sens; elle peut même donner une mauvaise image d'un excellent produit. Ce cas survient notamment avec des fonds obligataires. Similairement, pour qu'une comparaison directe soit pertinente, les devises du fonds et de l'indice doivent être les mêmes. Comparer un fonds en actions américaines libellé en francs suisses à un indice en dollars est difficile.

Le conseil des experts

«Il est impératif que la période passée sous revue soit d'au moins cinq ans pour pouvoir juger de la capacité des gestionnaires à réagir dans des phases différentes de cycles boursiers.»
Extrait du livre «Bourse, Guide de l'investisseur», par Pierre Novello, journaliste économique indépendant

«Avoir gagné 8% avec un fonds actions européennes en 2007, est-ce bien ou médiocre? Si le fonds a essentiellement investi en grands groupes français, c'est indéniablement très bien. En effet, l'indice phare de la place de Paris, le CAC 40, a tout juste progressé de 1,3% l'an dernier: un gérant qui a réussi à faire 8% dans un tel contexte a donc fait beaucoup mieux que le marché. En revanche, pour un gérant en actions allemandes, c'est très décevant: sur la période le DAX, l'indice de la bourse de Francfort, a pris plus de 22%. Mais son collègue des actions suisses a toutes les raisons d'être content s'il a enregistré une performance de 8% en 2007: sur la période, le SMI a lui perdu plus de 5%... Pour apprécier une performance, il faut donc être sûr de prendre le bon indice, le bon benchmark.» Frédéric Lorenzini, Directeur de la recherche, Morningstar France

3. Comment un fonds se compare-t-il à ses pairs ?

Le deuxième test performance est de déterminer comment le fonds se compare à ses pairs. Il faut d'abord trouver dans quelle catégorie il se classe. Le plus simple est un coup d'œil sur le site internet de Morningstar pour la Suisse. Celui-ci n'existe encore qu'en allemand, mais une version française est accessible sur le site du Temps. Des données sont aussi disponibles sur le site de Lipper. Ensuite, il faut rechercher les fonds de la même catégorie et regarder le classement sur plusieurs horizons, quelques mois et quelques années. Si le fonds évalué se classe systématiquement mal, un autre choix est préférable. Et si un produit se classe systématiquement bien, il est à prendre en considération.

Le conseil des experts

«Le marché suisse proposait à fin décembre plus de 5000 fonds. Plusieurs approches existent en matière de comparaison. La première est de consulter les quotidiens, les médias ou les sites internet spécialisés. Il faut aussi s'intéresser aux évaluations offertes par les agences de notation. Ainsi le site Morningstar propose des comparatifs gratuits. Les fonds sont notés de 1 à 5 étoiles, un rating basé sur le rendement, le risque, les coûts et des informations complémentaires, par exemple sur l'équipe de gestion. Ne retenir que les notes les plus élevées des fonds. L'investisseur doit encore savoir que les ratings et les comparaisons ne suffisent pas à motiver une décision d'achat. Comme pour toute allocation d'actifs, la situation personnelle, patrimoniale et fiscale de l'investisseur, ainsi que sa tolérance au risque doivent toujours primer.» Roland Bron, Directeur VZ VermögensZentrum, Suisse romande

«Des agences de notation telles que Morningstar ou Feri proposent un aperçu à la fois vaste et indépendant. Cette indépendance est essentielle: les clients ne devraient pas opter tout simplement pour le fonds proposé par leur banque habituelle, mais suivre le principe du «best select». Chaque société d'investissement a ses points forts, sans être pour autant forte partout. Raison pour laquelle le client doit pouvoir constituer son portefeuille en recourant à diverses sociétés d'investissement.» Remo Weibel, Directeur de la distribution, AWD Suisse

«Le développement du marché des fonds de placement a engendré des classements de leurs performances, de leurs volatilités et autres ratios de Sharpe par des sociétés spécialisées, dont les plus connues sont Lipper et Morningstar. Les classements, basés sur la VNI, expriment le passé. Un fond a beau se situer dans la première moitié de classement, cela ne garantira en rien sa performance future.» Pierre Novello

4. Les autres mesures de performance

L'investisseur peut rechercher des fonds selon leurs performances dans une base de données. Certains affichent des résultats extraordinaires. Mais quand le marché leur est défavorable, ils peuvent chuter rapidement dans les classements. On dit qu'ils sont volatils. D'autres sont plus stables: ils s'apprécient moins lors des phases de hausse, mais baissent moins durant les replis du marché. Dire lesquels sont les meilleurs est délicat. Il existe cependant une mesure, le ratio de Sharpe, qui établit un rapport entre le rendement et la volatilité. Plus le ratio est élevé, meilleur est le rendement, compte tenu des risques pris. Comme l'explique la page suivante, ce ratio est très imparfait. Mais, pour un investisseur individuel, il s'agit d'un outil précieux car simple et facilement disponible.

Le conseil des experts

«A coté de la performance, observée sur plusieurs périodes, les investisseurs s'intéressent souvent à la volatilité d'un fonds. Il s'agit d'une mesure statistique, encore appelée écart-type. Derrière ce terme se cache une réalité simple à appréhender: le cours d'un actif financier, qu'il s'agisse d'une action ou d'un fonds, évolue rarement de façon linéaire. La volatilité mesure l'écart de chaque prix par rapport à la moyenne. Plus la volatilité est faible plus on constate une progression régulière du cours. Dans le cas des fonds monétaires, elle est quasi nulle, inférieure à 1, et la courbe de performance affiche une belle régularité. Avec les fonds obligataires, on rencontre des volatilités, souvent calculées sur trois ans, se situant entre 3 et 8. Enfin, la volatilité des fonds actions se situe entre 8 et plus de 20, selon qu'il s'agit de marchés émergents ou développés. Pour l'investisseur, le risque est d'acheter un produit au mauvais moment, à un point haut. Plus la volatilité est faible, plus ce risque est minoré.» Frédéric Lorenzini

«La loi ne vous protège en aucun cas de pertes dues au marché. En achetant des parts de fonds, vous avez droit au prospectus qui contient toutes les informations concernant ce dernier. Cette possibilité d'information est toutefois quelque peu illusoire pour le grand public en raison du caractère très technique de ces documents touffus et peu lisibles. Il est donc primordial de bien sonder le vendeur de fonds pour savoir sur quels marchés et en quelles monnaies le produit est investi. A vous d'évaluer les risques que vous êtes prêt à assumer.» Pierre Novello

5. Les frais

Les frais sont l'élément de choix suivant. Ils diminuent la performance et, lorsqu'ils sont élevés, la différence peut être sensible. La question est complexe. Il y a quatre postes à examiner: les frais d'entrée et de sortie, les frais de gestion, les droits de garde et les frais de performance.

Premier principe: il est impossible d'éviter de payer des frais, mais il faut comparer et, si possible, négocier. Le deuxième principe est qu'il faut préférer des frais bas. Mais le troisième est qu'il vaut mieux un produit très performant, même à frais élevés, qu'un produit médiocre.

Les frais d'entrée et de sortie, qui sont heureusement plus rares, sont les premiers à examiner attentivement. Ces frais sont respectivement payés à l'achat et à la rédemption de parts. Entre 1% à 2%, ils restent admissibles. Quand ils sont plus élevés, il faut se demander si le fonds les mérite ou si un autre n'est pas préférable.

Au niveau des frais annuels, il faut regarder le «ratio de frais total» («total expense ratio» ou TER), qui regroupe toutes les commissions récurrentes percues par le fonds pour sa gestion. Pour un fonds standard en actions, il ne faudrait pas payer plus de 1% à 1,5%. A cela s'ajoute les droits de garde, des commissions annuelles perçues par la banque pour conserver les parts du fonds. Ils ne doivent pas être négligés. Ils peuvent être bas, de l'ordre de 0,2%. Mais pour des petits montants, ils peuvent aussi donner lieu à un forfait proportionnellement élevé.
Enfin, peu habituels hors de la gestion alternative, les frais de performance sont perçus à partir d'un certain niveau de résultats. Si le fonds est excellent, c'est un mal nécessaire. Dans le cas contraire, mieux vaut choisir un autre produit.

Le conseil de l'expert

«Face à deux fonds de même catégorie ayant dégagé la même performance sur le long terme, mais dont le TER est sensiblement différent, lequel choisir? On pourrait se décider pour le fonds le moins cher. Mais cela reviendrait à privilégier le fonds dont le gérant est le moins performant... Car le gestionnaire qui prélève les frais les plus bas est celui qui a produit la performance brute la plus basse.» Pierre Novello

6. Un fonds indiciel serait-il préférable ?

Pour juger du niveau de frais, un excellent moyen est de se demander si un fonds indiciel coté en bourse, baptisé ETF ou tracker, ne serait pas préférable. Ces produits répliquent l'évolution d'un indice et ne visent aucune surperformance. Mais ils évitent les sous-performances et génèrent des frais moins élevés.

Par exemple un ETF sur le SMI, l'indice des valeurs vedettes de la bourse suisse, ne génère des frais que de 0,3% ou 0,35% par an, contre souvent 1,5% ou plus pour un fonds traditionnel. Les droits d'entrée et de sortie sont remplacés par les commissions de négoce boursier, une ou plusieurs dizaines de francs, qui sont facturées aussi bien à l'achat qu'à la vente. De plus, le prix payé ou reçu ne reflétera pas exactement la valeur du portefeuille, une différence qui peut constituer un coût caché.

Au final, les transactions en ETF peuvent donc aussi être coûteuses pour un investisseur individuel, surtout sur des produits donnant lieu à peu de transactions. En outre, les commissions de négoce boursier rendent ce produit peu adapté à ceux qui placent chaque mois quelques centaines de francs. Mais pour des montants plus importants et dans domaines où il est difficile de trouver des fonds produisant une meilleure performance que la moyenne, comme les grandes capitalisations, il vaut la peine d'étudier cette alternative.

Le conseil des experts

«Un investisseur déçu de la qualité de gestion de certains gérants qui veulent absolument surperformer et avoir un revenu aux coûts les plus bas peut tout à fait envisager un fonds indiciel. C'est moins sexy mais cela coûte beaucoup moins cher. Une autre partie de son épargne peut être confiée à des gérants qui font un travail spécifique dans un secteur donné, l'indiciel restant la base de son portefeuille. Rappelons qu'un ETF ne confère pas de droit de vote. Si vous ne voulez pas voter pour changer le CEO, que vous n'êtes pas intéressé à intervenir dans le capital d'une entreprise, l'indiciel fait sens.» Daniel Glasner

«Outre les fonds indiciels classiques, les ETF font face à la concurrence des certificats sur indices et des futures sur indices. Les futures sont plutôt réservés aux professionnels. Les certificats ne versent pas de dividendes, contrairement aux ETF. Enfin, les ETF s'avèrent moins coûteux et plus liquides que les fonds, même s'ils entraînent plus de frais de courtage.» Pierre Novello

7. Fonds thématiques, régionaux et d'allocation d'actifs

Naturellement, avant d'examiner la performance et les frais, il faut se demander quels types de fonds acheter. Celui qui n'a que peu de temps à consacrer à ses placements aura avantage à se tourner vers un fonds d'allocation d'actifs. Il s'agit d'un portefeuille diversifié d'actions et d'obligations, éventuellement enrichi par des placements alternatifs, immobilier, matières premières et hedge funds. La place donnée à chaque type de titres dépend du profil de risques voulu. Ainsi, un fonds agressif aura plus d'actions et sera plus sensible aux aléas de la bourse, mais rapportera plus à long terme. Les placements alternatifs réduisent généralement le risque d'un portefeuille.

Les fonds d'allocation d'actifs constituent aussi une bonne base de portefeuille. Ils pourront être complétés par des fonds régionaux, par exemple sur les marchés émergents, ou des fonds thématiques, comme la technologie, l'énergie ou l'agroalimentaire. Les particuliers ont souvent un faible pour les thématiques, surtout lorsque celles-ci ont un ancrage dans la vie courante.

Le conseil des experts

Au sujet des fonds d'allocation d'actifs: «C'est le placement idéal pour l'investisseur débutant et peu fortuné.» Pierre Novello

Au sujet des fonds thématiques: «Si l'investisseur lambda a une connaissance d'un domaine particulier, par exemple s'il travaille aux Services industriels genevois et qu'on lui conseille un fonds sur l'eau, cela peut l'intéresser. Il pourra avoir dans ce cas un avis beaucoup plus critique et être plus intéressé que par des zones géographiques lointaines. Il peut s'identifier à un thème et mieux comprendre la manière de travailler du gérant et la sélection des entreprises.» Daniel Glasner

Au sujet des fonds régionaux: «L'investisseur doit être conscient que la géographie ne signifie pas que l'on aura moins de corrélation, car cette dernière est devenue très forte entre pays. La diversification géographique pour réduire le risque, ce n'est donc pas toujours évident.» Daniel Glasner

8. Que penser de la protection du capital ?

Une protection du capital a pour but de protéger contre les fluctuations des marchés boursiers. Dans une optique de long terme, sa nécessité est discutable. Sur une durée de plusieurs années, il est rare qu'un marché ait une performance négative. Or une protection du capital a aussi un coût: si le rendement est positif, elle diminue la performance d'un placement. Elle n'est aussi souvent valable qu'à certaines dates précises ou conditionnelles, c'est-à-dire qu'il y a un risque qu'elle n'opère pas quand tout va très mal.

Cependant, si elle évite de mal dormir durant une période de baisse, une protection du capital a une vraie utilité, même si elle n'est pas financière. Il faut cependant être certain qu'elle n'est pas limitée. D'abord l'apanage des produits structurés, cette caractéristique commence à être adoptée par des fonds traditionnels.

Le conseil des experts

«Il faut que le risque en vaille la peine. Car le coût de ces protections ou droits de vendre est élevé pour l'investisseur: le gérant va compenser ce coût par le rendement du fonds. Il ne pourra pas toujours tout investir car il doit conserver du cash pour acheter ces protections. Or si l'investissement est assez sûr, cela ne sert à rien d'avoir une assurance. C'est comme si vous prenez une franchise d'assurance-maladie trop basse alors que vous êtes en très bonne santé. Les investisseurs paient souvent trop de protection, sans que celle-ci soit adéquate. En outre, il faut leur rappeler que le capital n'est pas garanti à chaque minute, mais uniquement à l'échéance. Trop souvent, cela est mal expliqué. Dans les fonds à cliquet, si vous décidez de vendre alors que le marché va bien, vous devrez vendre au prix du marché. La protection n'est valable qu'en cas de grosse secousse.» Daniel Glasner

«Le coût de la protection est loin d'être anodin et peut aussi fortement réduire les gains potentiels. Lorsque les marchés chutent et que les taux d'intérêt sont bas, il devient quasi impossible pour le fonds d'investir, compte tenu de ses frais, dans des placements risqués. Pour qu'un fonds à cliquet soit efficace, il faut que les taux d'intérêt soient élevés.» Pierre Novello

9. Coup d'oeil dans l'avenir

Les choix sont faits, et il ne reste plus qu'à passer les ordres. Il vaut la peine de se demander une dernière fois si le scénario sur lequel le fonds entend capitaliser est vraiment crédible à long terme. Quand tout va bien, tout semble simple. Mais les marchés financiers connaissent régulièrement des crises. Il peut en résulter des baisses de cours brutales. Des chutes de 80% sur certains marchés émergents ne sont pas à exclure. Ceux-ci peuvent très bien s'en remettre, mais il faut avoir une certaine dose de conviction pour ne pas perdre confiance.

Il y a aussi des krachs dont les victimes ne se remettent jamais. Aussi prometteurs ou décevants qu'ils soient, les pour-cent gagnés ou perdus ces derniers mois ou ces dernières années ne veulent rien dire pour l'avenir. Comme on le précise souvent dans la finance, «les performances passées ne sont pas une garantie de résultats futurs». Diversification et long terme sont les meilleurs remèdes.

Le conseil de l'expert

«Attention également à l'évolution des taux d'intérêt: en période de forte inflation, il peut arriver que les taux d'intérêt à court terme soient plus élevés que les taux longs. Cela peut vous inciter à privilégier les fonds monétaires, dont le rendement direct sera plus élevé que les fonds obligataires. Mais n'oubliez pas que les taux courts ne dépassent les taux longs que provisoirement. Lorsque la spirale inflationniste commence à être maîtrisée, les taux courts baissent en général, et le rendement de votre placement en fonds monétaire baissera en parallèle.» Pierre Novello

10. Les erreurs à ne pas commettre

L'obsession du court terme est destructrice. Tout comme céder par avidité à des enthousiasmes collectifs qui font monter vertigineusement les prix. L'excès de confiance et multiplier les opérations après quelques succès ne valent pas mieux.

Le conseil des experts

«Attention aux taux de change: si, par exemple, vous engrangez une plus-value de 20% dans une monnaie étrangère et que, dans le même temps, celle-ci se déprécie de 30% par rapport au franc suisse, vous serez finalement dans les chiffres rouges.» Pierre Novello

«Soyez fidèle à vos objectifs et à vos principes, même en cas de faiblesse des marchés - car des accès de faiblesse, le marché en aura toujours. Agir sous le coup de l'émotion ou de manière irraisonnée est souvent à la base de grandes déceptions. Et il faut répartir les risques. Une large diversification des placements permet de minimiser le risque. Il convient de noter toutefois qu'une diversification purement géographique ne suffit pas. Il s'agirait en fait de sélectionner diverses formes de placements réagissant différemment aux mouvements du marché.» Remo Weibel

«Acheter un fonds, c'est en réalité s'offrir les services d'un professionnel, le gérant. Mais il ne s'agit pas d'un chèque en blanc. On 'signe' sur une philosophie de gestion, dont on comprend la logique et les principes. Le fonds peut par exemple avoir une thématique sectorielle (santé, environnement, consommation), géographique (actions suisses, américaines, asiatiques ou bien d'Europe de l'Est) ou de style (priorité à des valeurs de croissance ou au contraire défensives ou décotées). Sans être spécialiste de ces marchés, on peut comprendre le thème d'investissement. En revanche, lorsqu'on ne comprend pas ce thème ou la façon dont le gérant travaille, on reste à l'écart. Avec leur approche de bon père de famille, certains gérants ne faisaient pas autre chose à la fin des années 1990, à l'époque de la bulle internet, lorsqu'ils avouaient ne pas acheter certaines valeurs technologiques aux parcours boursiers stratosphériques tout simplement parce qu'ils ne comprenaient pas comment ces valorisations boursières se justifiaient.» Frédéric Lorenzini

10bis. Lire le prospectus du fond

Voici un article de Philippe Maupas pour vous guider dans la liste des informations présentes sur ce document important, le prospectus du fond :
lien vers l'article

vendredi 11 avril 2008

Info fonds : East Capital Explorer

Le rapport annuel 2007 de la valeur East Capital Explorer, société opérant sur les marchés d'Europe de l'Est :
rapport annuel 2007 (anglais)

mercredi 9 avril 2008

Matières premières agricoles : et si un jour cela arrivait en France... ?

La flambée des prix du blé, du maïs ou du soja se répercute sur le prix des denrées alimentaires.
Elle provoque de graves crises sociales, parfois même des émeutes, dans une trentaine de pays d'Asie et d'Afrique notamment. Causes et risques.

D'Argentine au Zimbabwe, en passant par le Mexique, le Burkina Faso, le Sénégal, l'Egypte, le Bangladesh, la Thaïlande et les Philippines, les émeutes de la faim se multiplient, faisant leur lot de victimes. La situation s'est particulièrement dégradée depuis une quinzaine de jours. La farine, le riz, le maïs, le lait et d'autres denrées de base ne sont plus accessibles à de larges couches de populations dans de nombreux pays. Leurs prix ont explosé. Dans certains cas, ils ont plus que doublé en quelques mois. (...) l'Afrique court le risque d'un «vrai tsunami économique et humanitaire».

En Haïti, l'un des pays parmi les plus démunis au monde, des milliers de jeunes sont rassemblés devant le palais présidentiel depuis une semaine. Des barricades ont été érigées et les affrontements avec la police ont fait cinq morts et des dizaines de blessés.

Dans les villes africaines, les manifestations éclatent à tout moment. Au Cameroun, les autorités évoquent 40 morts depuis le début du mois. A Ouagadougou, capitale de Burkina Faso, une grève nationale a paralysé toutes les activités ce mardi. Au Yémen, une marche d'enfants a eu lieu en guise de protestation.

C'est la même histoire en Asie. Au Bangladesh, les foules se battent pour accéder aux magasins mis en place par l'Etat pour vendre le riz à un prix subventionné. Un groupe paramilitaire est chargé de surveiller et réprimander la manipulation des prix ou la constitution illégale de stocks de riz. Le chef militaire du pays aurait demandé aux villageois de substituer la pomme de terre au riz.

A Manille, capitale des Philippines, l'armée a été déployée pour superviser la distribution de vivres dans les quartiers déshérités. En Inde, le gouvernement mène une guerre féroce contre le marché noir. Même le richissime Singapour n'a pas été épargné et des dizaines de personnes sont allées jusqu'à braver l'interdiction de manifester. En Thaïlande, premier exportateur mondial de riz, les autorités ont dû démentir fermement les rumeurs d'une pénurie pour éviter la panique. L'armée garde les rizières.

La Banque mondiale résume bien la situation: une trentaine de gouvernements en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud risque de connaître de graves instabilités politiques et sociales. Elle fait remarquer que dans les pays en développement, l'alimentation représente jusqu'à 70% des salaires, contre 15% dans les pays développés. «Il va y avoir des troubles et les pays les plus pauvres en pâtiront beaucoup plus que les nations les plus riches comme la Malaisie et Singapour».

Les premières émeutes de la faim ont eu lieu au début de l'année dernière au Mexique, où le maïs et le blé, ingrédients nécessaires pour les tortillas avaient augmenté de plus de 40% par rapport à l'année précédente.

Face à la colère de la rue, de nombreux Etats tentent tant bien que mal de venir à la rescousse de consommateurs. Certains subventionnent les prix au détriment d'autres dépenses publiques. D'autres éliminent les droits de douane à l'importation. Certains pays avaient même reporté leurs achats, espérant un recul des prix. Or, c'est exactement le contraire qui s'est produit. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase en ce début d'avril est la flambée du riz. Son prix s'est envolé de 50% en l'espace de deux semaines suite à diverses actions visant à limiter les exportations, au Vietnam, en Thaïlande et en Inde. La semaine dernière, le cours a touché le sommet historique de 1000 dollars la tonne. Pour la moitié de l'humanité pour qui le riz est l'aliment de base, le calvaire est loin d'être fini.
(article publié par le journal le Temps)

Une explication supplémentaire sur le pourquoi de cette frénésie des prix :
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Mon sentiment est qu'à long terme on se dirige vers un phénomène très préoccupant ; il y a tout simplement trop de monde sur terre et pas assez à manger... la mode des biocarburants (une erreur fatale quand on sait que la production coûte plus en énergie que l'équivalent en extraction de pétrole) et une politique protectionniste de la part des états producteurs de matières premières en général vont faire plonger certains pays dans le chaos !
Qui sait si en France les tickets de rationnement ne vont pas refaire surface un jour !?
Aujourd'hui tout le monde dépend de tout le monde mais chacun y trouve son compte car les échanges se font dans les deux sens ; si un jour un pays comme le Vietnam décide de garder son riz pour les vietnamiens, la confiance inter-états est rompue et vous imaginez la suite... ! chacun pour soi ! (ça me fait penser au film MadMax... je suis persuadé qu'un jour on y arrivera ; j'espère que je serai mort d'ici là !)